Ouragan et tempête de verglas - La résiliente

Par Louise

En 1976, j'étais à Gaspé lorsque l'ouragan Blanche a frappé les Iles de la Madeleine et la pointe de la Gaspésie. Nous n'avions pas été avisés de cette situation météorologique et c'est suite au changement de la couleur du ciel que j'ai téléphoné à une voisine que son antenne télé et ses poubelles étaient partis, poussés par le vent. J'étais situé plus haut, à flanc de montagne, j'ai donc été frappée après. Les arbres cassaient comme des allumettes et les cheminées de briques se sont mises à éclater et j'ai vu de la brique volée comme des feuilles. Mon instinct de survie a fait en sorte que j'ai immédiatement essayé de trouver dans la maison un endroit sécuritaire car les arbres cassaient et les vitres craquaient comme sur le point d'exploser. J'avais deux jeunes enfants (1 an et 3 ans). J'ai pensé qu'en poussant une table contre le réfrigérateur et en me recroquevillant par dessus mes enfants, que nous serions protéger. J'ai pensé à me réfugier dans le sous-sol, mais j'ai eu trop peur que l'on ne nous trouve pas si par malheur des arbres atteignaient la maison et qu'un feu se déclare. Quand la tempête s'est calmée, la maison était entouré de débris et j'ai immédiatement appelé du secours. Je ne sais pas comment j'ai fait pour avoir autant de réaction en quelques secondes.

Par la suite, j'ai créé mon plan de protection et ma trousse de secours car je savais maintenant que cette situation n'arrive pas qu'aux autres. Cela m'a servi car j'ai été prise dans la crise du verglas de 1998 à Montréal. J'y étais pour le travail et je résidais à l'hôtel pour supposément 2 jours. Étant arrivée le mardi, j'en suis repartie le samedi. On aurait dit que le mercredi j'ai pu déceler les signes de cette menace à cause de ce que j'avais vécu 20 ans plus tôt. J'ai reconstitué ma trousse de secours à la fin de l'après-midi du mercredi. Je me suis procuré une lampe de poche, radio, pile, jus et eau en bouteille et de la nourriture que je pouvais conserver et manger facilement et surtout de l'argent liquide. Quand la panne a atteint Montréal, je suis devenue le point de référence de l'hôtel car j'étais autonome et j'avais l'info par la radio. Cela a permis à l'hôtel d'informer les clients, car les gens étaient paniqués, et d'accueillir des gens car le personnel de l'hôtel connaissait l'ampleur du problème.

Aujourd'hui, je suis prête. Mes enfants et mon petit enfant savent comment faire leur trousse car ils savent qu'ils peuvent être pris dans une situation imprévue.

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